Presse / articles

RENCONTRES D’ARLES : SMITH, ARTISTE EN TRANSE
Le plasticien partage avec les spectateurs la nostalgie du cosmos dans la poétique exposition « Désidération », à Arles.


RENCONTRES D’ARLES : SMITH, ARTISTE EN TRANSE
Le plasticien partage avec les spectateurs la nostalgie du cosmos dans la poétique exposition « Désidération », à Arles.

smith-le-monde-artiste-en-transe-arles-2021.jpg

Rencontres d’Arles : les sept expositions à ne pas rater
Désidération (Anamanda sin). Du désastre au désir : vers une autre mythologie

SMITH plonge ses spectateurs dans un univers d’une poésie à fleur de peau, d’une beauté à couper le souffle, d’une mélancolie contagieuse. On l’avait découvert il y a quelques années quand il signait encore avec le nom qui lui avait été donné à la naissance, avant de changer de genre. L’installation qu’il propose aujourd’hui réunit des portraits estompés tirés sur aluminium, ce qui les rend à la fois mats et scintillants, des photos thermiques semblables aux tableaux d’un Mark Rothko devenu psychédélique, un vaisseau de néon abandonné au son d’une musique envoûtante. Avec l’idée d’entraîner les visiteurs dans une quête cosmique pour se reconnecter aux étoiles. On y croise des êtres non binaires qui ne se sentent ni hommes, ni femmes, des chiens d’une humanité folle, des paysages lunaires, une végétation désertique et pourtant luxuriante, piquante et douce. Il faut prendre le temps de se régénérer au contact de cet univers à nul autre pareil, coupé du monde et de la folie des hommes. On en sort apaisé, à nouveau prêt à affronter l’extérieur.
— Yasmine Youssi

smith-liberation-regal-intersideral-arles-2021.png
 

À la croisée de l’art et de la science, de la littérature et de la philosophie, Désidération, tient de la fiction spéculative. Face à la crise environnementale, le projet entend aider à changer de point de vue sur la place de l’Homme. À la suite des réflexions de Donna Haraway qui, dans Staying with the Trouble : Making Kin in the Chthulucene (2016, non traduit), invitait l’homme à multiplier les alliances avec le reste du vivant plutôt qu’à continuer à vouloir le dominer, Désidération souhaite dépasser anthropocentrisme mais aussi géocentrisme pour étendre les alliances au cosmos.
— Étienne Hatt pour art press
At the crossroads of art and science, literature and philosophy, Desideration is a futurist, speculative fiction. Faced with the environmental crisis, the project aims to help to change the perspective on the place of humankind. Following the reflections of Donna Haraway who, in Staying with the Trouble: Making Kin in the Chthulucene (2016), invited humankind to multiply alliances with the rest of the living rather than to continue to want to dominate them, Désidération strives to go beyond anthropocentrism and geocentrism to extend alliances to the cosmos. This is a change of scale, from the individual to the cosmic, which prolongs the desire to subvert existing borders or, at least, to make them porous, as evidenced by all of SMITH’s work.
— Translation Chloé Baker

Entre science et fiction, l’artiste SMITH et le cosmologiste Jean-Philippe Uzan imaginent l’histoire d’une humanité nouvelle en quête d’un lien organique avec les étoiles, se connectant physiquement au cosmos et s’ouvrant ainsi à une altérité extraterrestre. Mi-fictionnel mi-manifeste, cet ensemble fragmentaire fonctionne comme le prologue d’un projet artistique à venir.
— Magazine PALAIS #25 | Palais de Tokyo

Desideration. Initial Fragments by SMITH & Jean-Philippe Uzan

Between science and fiction, the artist SMITH and the cosmologist JeanPhilippe Uzan have imagined the history of a new humanity, on a quest for an organic link with the stars, while becoming physically connected with the cosmos, and opening out to an extra-terrestrial otherness. Half-fiction, half-manifesto, this fragmentary series acts as a prologue to an upcoming artistic project
— Magazine PALAIS #25 | Palais de Tokyo

English version


Une majestueuse carcasse de métal noir et de néons lévite puis atterrit en douceur. Ce vaisseau spatial constructiviste, imaginé par le studio Diplomates avec l’artiste SMITH, est l’emblème d’une ère nouvelle où l’humanité crève du manque de lien avec le cosmos. Ce rapport perdu aux étoiles - ce que l’artiste appelle la «désidération» -, SMITH y remédie en inventant des fictions, en s’implantant un morceau de météorite dans le corps et en construisant cette navette qui occupe une place centrale dans «Fluidités : l’humain qui vient».
— Clémentine Mercier pour Libération
“Désidération” au Fresnoy - Studio National des Arts Contemporains

“Désidération” au Fresnoy - Studio National des Arts Contemporains

 
SMITH, Désidération (2001-2019)

SMITH, Désidération (2001-2019)

Nous voici au cœur du « Complexe », installation évolutive et mobile – le noyau du projet Désidération de SMITH et Diplomates. Fisheye l’a découvert en novembre dernier, à la galerie des Filles du Calvaire. Aujourd’hui, une nouvelle étape prend vie au Fresnoy. « L’astrophysique et l’astronomie ne font plus partie de notre rapport au monde. Se réconcilier avec le cosmos serait un premier pas vers la résolution de crise », confie SMITH. Des moon beds permettent la contemplation d’une lumière céleste, d’une fin du monde, ou du cosmos, plus ou moins proche. Une fresque, d’une dizaine de photographies de l’artiste, complète le projet. Une exposition collégiale passionnante qui interroge le devenir de l’humanité.
— Cassandre Thomas pour Fisheye Magazine
 
Un vendredi de novembre. Une pluie nerveuse s’abat sur Paris. Le temps idéal pour s’abriter au chaud dans une galerie d’art et se laisser transporter par les douces joies de la contemplation. Ce soir-là, la galerie des Filles du Calvaire affiche complet. À l’intérieur, une foule compacte tente de trouver une place aux quatre coins de l’espace principal, formant progressivement un cercle irrégulier autour d’une imposante installation métallique. Au fond de la salle, le musicien Akira Rabelais prend les manettes de la table de mixage pendant que le plasticien SMITH, chef d’orchestre de cette manifestation et le poète Lucien Raphmaj, s’installent sur la structure centrale. Dans le public, le philosophe Paul B. Preciado observe la mise en place de cette expérience inédite. Le cadre est posé, les étoiles s’alignent, “l’exercice désidéré” peut enfin commencer.
— Aphélandra Siassia pour Manifesto.XXI
SMITH, Désidération (2001-2019)

SMITH, Désidération (2001-2019)

 
Désidération, vue d’exposition

Désidération, vue d’exposition

Aux états difficilement définissables qui peuvent survenir face à la perpétuelle déliaison contemporaine, c’est par un vocabulaire poétique que la Cellule Cosmiel part explorer ce qui nous lie (ou nous délie) à l’univers, à l’ordre du monde. De la «désidération» à «l’état de Cosmiel», ce voyage est une démarche du soin et de l’attention pour la réconciliation. Se réconcilier apparaît alors comme une piste qui ne nie pas l’état actuel des choses, du vivant, des mondes mais bien comme une mélancolie nécessaire qui s’adjoint à un certain désir d’ailleurs (ou d’autre chose) pour garder espoir. A contrario d’un état de déni, c’est bien face au désastre et au malaise qu’on se pose. Entre questions esthétiques, philosophiques ou astrophysiciennes, les membres de la Cellule Cosmiel ouvrent des pistes pour reconstituer un nouveau vocabulaire, une nouvelle esthétique, une nouvelle épistémologie.
— Céliane Svoboda pour Makery
 
Le courant paradoxal des fictions documentaires est très actif aujourd’hui ; pour cette proposition indisciplinaire, SMITH souhaite parler de “Speculative fabulation” selon la formule de Donna Haraway, une autre manière sensible d’imaginer le-s devenir-s de nos sociétés, de nos civilisations, à partir de l’imaginaire se développant entre art et science.
— Christian Gattinoni pour Lacritique.org
“Désidération”, vue d’exposition par Christian Gattinoni

“Désidération”, vue d’exposition par Christian Gattinoni

 
“Désidération”, SMITH, 2020

“Désidération”, SMITH, 2020

Pour parfaire notre retour vers la poussière d’étoile et remédier à la problématique de la désidération, SMITH se soumettra à une fusion avec les astres. A l’occasion de la clôture de l’exposition, l’artiste proposera à chacun une implantation cosmique dont lui-même fera l’objet. Mais de quoi s’agit-il ? Ceux qui le souhaitent pourront bénéficier de l’insertion sous-cutanée d’une capsule contenant des résidus de météorite. Une façon personnelle de nous réunir avec l’infini et de renouer fraternellement avec le berceau de l’expérience humaine.
— Julien Hory pour Fisheye Magazine
 
Désidération - comme désir et stellaire. Une promenade astrale pour évoquer notre rapport au monde et conjurer notre «mélancolie des étoiles».
— Vanity Fair France
SMITH, “Désidération (prologue)”, 2019

SMITH, “Désidération (prologue)”, 2019

 
SMITH, Raphmaj et Prat (Diplomates) par Jean-Philippe Cazier

SMITH, Raphmaj et Prat (Diplomates) par Jean-Philippe Cazier

L’ensemble constitue une sorte de galaxie étrange dans laquelle les relations comme les disjonctions jouent un rôle créateur. C’est cette logique de la création que matérialise “Désidération”, exposition-alien où le territoire de chaque domaine convoqué – l’art, la science, l’imaginaire, l’histoire, la technologie, le ciel et la terre – se déplace, entre en résonance avec d’autres, se transforme. Tout y est processus plutôt qu’identité, tout tend à devenir inconnu plutôt que conforme à ses habitudes. Les limites des choses, de chaque pensée, les limites de chacun s’estompent, se brouillent, se reconfigurent selon des mouvements inédits. Espace de rencontres, de différences, de mutations, “Désidération” est dédiée au changement en vue d’un futur encore à inventer.
— Jean-Philippe Cazier pour Diacritik
 
radio-campus-paris.png


Interview de SMITH & Lucien Raphmaj

Émission “En pleines formes”

Suivant l’étymologie, le néologisme de désidération traduit à la fois le désir et la sidération, la sidération qui est est le sentiment que l’on éprouve face aux étoiles et la désidération, le sentiment de manque qui résulte de ne pas être parmi les étoiles, le désir de retrouver cette part manquante. On le comprend, le langage joue un rôle dans ce projet : la littérature et la fiction aussi.

SMITH a poursuivi ses recherches par des installations et les a nourrit d’une interdisciplinarité, rencontrant au fur et à mesure de ses expérimentations des astrophysiciens comme des danseurs. La narration fait le reste et tisse des rapports. “Désidération” a pu être avant même un projet pluridisciplinaire ou une exposition un opéra : c’est à dire un art total.
— Henri Guette & Flore Di Sciullo
“Désidération”, vue d’exposition : SMITH x Diplomates, galerie les Filles du Calvaire, 2019

“Désidération”, vue d’exposition : SMITH x Diplomates, galerie les Filles du Calvaire, 2019

 
Cellule COSMIEL : Lucien Raphmaj, Jean-Philippe Uzan, SMITH.

Cellule COSMIEL : Lucien Raphmaj, Jean-Philippe Uzan, SMITH.

La galerie Les Filles du Calvaire nous embarque sur la route des étoiles avec la Cellule COSMIEL : SMITH, Lucien Raphmaj et Jean-Philippe Uzan. Les concepteurs de Désidération naviguent à la frontière entre réel et fiction, science, art ou philosophie. À la recherche de notre origine cosmique, ils explorent la possibilité d’une autre histoire…
— Dorothée Saillard pour Artistikrezo
 
By providing a narrative beyond environmental collapse, SMITH’s piece “Desideration,” a collaboration with multidisciplinary architecture studio DIPLOMATES, envisions a new beginning, around the corner from the end. “Desideration” details an emancipatory fiction in which a new human race finds an “organic link with the stars” amidst the debris of apocalypse, becoming literally connected to the universe. The sweeping photographic collage situates SMITH himself as the first member of this new humanity.
— Rosa Boshier for Hyperallergic.com
SMITH x DIPLOMATES, “Desideration (prologue)” (2019), wall paper, photographs, fluorescent tubes, installation view at LACE, L.A.

SMITH x DIPLOMATES, “Desideration (prologue)” (2019), wall paper, photographs, fluorescent tubes, installation view at LACE, L.A.

 
“Désidération”, SMITH, 2019

“Désidération”, SMITH, 2019

french-culture.png

Cultural services French embassy in the United-States
Interview with SMITH

Photographer, filmmaker, sculptor and Étant donnés grantee SMITH speaks about his most recent project “Désidération”, a long-term exploration of our relationship with the cosmos across various artistic disciplines.
— Frenchculture.org
 
corbieres-matin.png

Journal du “Banquet du livre” de Lagrasse
”Retour sur la conférence de la cellule Cosmiel”

À 16 heures, sous la toile fondue du chapiteau, la Cellule Cosmiel, groupuscule anarchiste interdisciplinaire indiscipliné, a pris sagement d’assaut la scène. Astrophysiciens, inventeurs d’images, écrivains et scénaristes, les membres de la cellule tentent tous les franchissements. Au tout début, leur «communication» emprunte les formes traditionnelles du genre : on dirait une conférence. Puis, comme sous l’effet de la chaleur, la forme se déforme. On dirait que des brumisateurs cachés envoient dans l’air des milliers de gouttelettes de sens. Et quand la lumière tape dans cette matière invisible, elle renvoie, dans un halo, des images, des couleurs, et parfois de la poésie pure.
La Cellule Cosmiel, en dédicace à la librairie du Banquet, après la rencontre.

La Cellule Cosmiel, en dédicace à la librairie du Banquet, après la rencontre.